Quand il n’y a plus rien à voir
L’exposition Le monde selon l’IA donne le sentiment étrange d’une disparition : celle de l’œuvre. Les salles sont pleines de textes, de cartels, d’explications, mais bien peu d’objets, d’images, de formes. Ce n’est plus ce qu’on montre qui compte, mais ce qu’on en dit. Le discours a remplacé la chose. Le commissaire d’exposition prend la place de l’artiste. Ce n’est plus l’objet qui invite à penser, c’est le commentaire qui pense à sa place.Ce renversement fait glisser l’exposition du côté du débat d’idées, du manifeste, du jugement. Tout devient sujet à point de vue. L’art n’est plus là pour faire voir ou sentir, mais pour illustrer une opinion. Il ne s’agit plus d’entrer dans une œuvre, mais de lire l’intention qu’elle est censée porter. Le spectateur n’est plus invité à regarder, mais à adhérer — ou à contester — un propos déjà écrit.
On quitte alors le terrain de l’expérience pour celui du discours. Tout devient commentaire. L’exposition devient un texte, l’œuvre devient secondaire, presque accessoire. Il n’est même plus nécessaire de s’intéresser aux choses, puisqu’elles sont déjà traduites, déjà interprétées, déjà digérées. C’est un monde nouveau, où l’art se dissout dans les mots qui le précèdent.
Chat GPT
Le dossier de présentation de l'exposition
Commissaire général : Antonio Somaini
Commissaires associés : Ada Ackerman, Alexandre Gefen, Pia Viewing