Historique
Les fontaines Wallace sont l’un des symboles patrimoniaux les plus reconnaissables de Paris. Elles sont nées dans le contexte difficile de l’après siège de 1870‑1871 et de la Commune de Paris, lorsque l’accès à l’eau potable était limité et coûteux.
C’est le philanthrope britannique Sir Richard Wallace qui, sensible à la situation des Parisiens, décida de financer la création de fontaines publiques gratuites, à la fois utilitaires et esthétiques.

La conception fut confiée au sculpteur Charles‑Auguste Lebourg, élève de François Rude, qui proposa un modèle alliant grâce artistique et fonctionnalité.
Les premières fontaines furent installées dès 1872.

Références :
Fontes d’Art – Identifier les cariatides
Fontaine Wallace – Wikipédia
Wallace Fountains – Histoire
Paris.fr – Les fontaines Wallace

Le Voyage à Nantes L'évasion

Les acteurs
La mise en place des fontaines Wallace est le fruit de la collaboration de plusieurs acteurs :

• Sir Richard Wallace : mécène qui a financé la fabrication et le déploiement des fontaines.
• Charles‑Auguste Lebourg : sculpteur chargé de la création artistique, notamment des cariatides.
• La fonderie du Val d’Osne : responsable de la production en fonte des éléments.
• La Ville de Paris : chargée de l’installation, de l’entretien et aujourd’hui de la préservation patrimoniale.

Caractéristiques des fontaines
Les fontaines Wallace existent en plusieurs modèles, mais le grand modèle à cariatides est le plus emblématique.

• Nombre actuel à Paris : environ 151, dont 107 grands modèles à cariatides.
• Matériau : fonte, peinte traditionnellement en vert foncé.
• Dimensions : environ 2,71 m de haut pour 610 kg.
• Composition : socle octogonal, quatre cariatides portant une coupole ornée de dauphins, d’où s’écoule un filet d’eau vers une vasque protégée par une grille.
• Autres modèles : modèles à colonne simple, petits modèles et modèles en console fixés sur les murs.
• Fonction : offrir une eau potable gratuite aux habitants et passants.

Caractéristiques des cariatides
Les quatre cariatides qui ornent chaque grand modèle sont des figures féminines en fonte représentant à la fois des vertus morales et les quatre saisons.
Elles se distinguent par la position de leur genou, l’expression du visage, la posture et la draperie.

• Simplicité, associée au printemps et à la vertu grecque ἁπλότης (haplótēs, simplicité et sincérité), plie le genou droit, garde les yeux fermés et adopte une attitude sereine avec une draperie fluide évoquant la légèreté de la saison nouvelle.


• Charité, figure de l’été et de la χρηστότης (chrēstótēs, bonté bienveillante), plie le genou gauche, ouvre les yeux et présente une posture accueillante, drapée d’étoffes amples qui rappellent l’abondance estivale.


• Sobriété, associée à l’automne et à la σωφροσύνη (sōphrosýnē, tempérance et maîtrise de soi), plie le genou droit, garde les yeux fermés et adopte une pose retenue, enveloppée d’une draperie plus serrée, à l’image de la saison qui se referme


• Bonté, figure hivernale et incarnation de la ἀγαθωσύνη (agathōsýnē, bonté active et pureté morale), plie le genou gauche, ouvre les yeux et présente une expression douce, avec une tunique plus épaisse et protectrice évoquant le repli de l’hiver.

Cette organisation permet de les identifier sur le terrain, chaque fontaine offrant ainsi une composition harmonieuse à quatre figures qui incarnent à la fois l’eau, la vertu et le cycle des saisons.

Cyril Pedrosa
À l’été 2022, le Service des ouvrages d’art de Nantes Métropole, en charge du parc des fontaines de la ville, se rapproche du Voyage à Nantes pour imaginer un projet qui mettrait en avant la politique de la Ville en faveur de l’accès à l’eau potable, pour tous, dans l’espace public.
L’attention se porte alors sur la fontaine à eau potable la plus emblématique de France : la fontaine Wallace. Nées à la suite du siège de Paris de 1871, pour étancher la soif des Parisiens, les fontaines Wallace furent imaginées par le philanthrope britannique Richard Wallace et conçues par le sculpteur nantais Charles-Auguste Lebourg comme de véritables œuvres d’art au service de la population.

150 ans plus tard, Le Voyage à Nantes invite l’artiste auteur-dessinateur Cyril Pedrosa à concevoir un projet autour de ce mobilier patrimonial, et à écrire une suite à la mythologie imaginée par l’artiste sculpteur Charles-Auguste Lebourg.
Pour cette nouvelle histoire des fontaines Wallace, Cyril Pedrosa tisse un récit en quatre chapitres, dans quatre lieux du centre-ville de Nantes.

Le Voyage à Nantes
50 ans après la création des fontaines Wallace, le Voyage à Nantes a invité l’artiste auteur-dessinateur Cyril Pedrosa à concevoir un projet autour de ce mobilier patrimonial, et à écrire une suite à la mythologie imaginée par l’artiste sculpteur Charles-Auguste Lebourg.

Pour cette nouvelle histoire des fontaines Wallace, Cyril Pedrosa tisse un récit en quatre chapitres, dans quatre lieux du centre-ville de Nantes.

L'évasion
"Depuis 150 ans, les quatre cariatides des fontaines Wallace ont été sommées d’incarner Bonté, Charité, Simplicité et Sobriété et de porter un dôme sur leurs épaules afin d’étancher la soif des habitants des villes, privés de la rivière d’eau fraîche depuis longtemps disparue. Mais aussi noble et vertueux que soit ce rôle, elles ne l’avaient ni choisi ni désiré. Alors, comme tant d’autres femmes à travers le monde et à travers le temps, les quatre cariatides des fontaines Wallace ont patiemment organisé leur évasion…

En cultivant mutuellement leurs pensées, elles ont pu se libérer de leur charge et quitter leur rôle.
Désormais libres de s’assoir, observer, reprendre leur souffle, elles se sont de là hissées vers un nouveau point de vue. Solidaires les unes des autres, elles ont unis leurs forces pour pouvoir regarder le plus loin possible, et découvrir d’autres horizons.

Elles décidèrent alors de partir explorer l’aventure de leurs vies, dont elles feront bien ce qu’elles veulent…"

Cyril Pedrosa. L’évasion, Le Voyage à Nantes 2024